Au cours de ces dernières années, je suis allé une dizaine de fois au Japon. J'ai toujours été frappé par le paradoxe de l'esprit de paix qui souffle dans ce pays alors qu'il fut responsable de tant de malheurs et de violences il y a 65 ans. Comment imaginer que mes amis de Tokyo, mes chers amis de Gifu puissent être les descendants d'une génération qui fut responsable des massacres de Nankin ?
La réponse est contenue dans une petite île de quelques kilomètres de long du nom d'Iwo Jima. Près de 20.000 soldats japonais y perdirent la vie ainsi que 7.000 américains. Mais confronté à la brutalité des chiffres, on ne saisit pas encore le secret qui fait d'Iwo Jima le coeur de cette énigme qu'est la folie meurtrière des hommes lancés dans la guerre totale. Le secret nous est révèlé par Clint Eastwood dans "Lettres d'Iwo Jima", film qui est sans doute le chef d'oeuvre le plus accompli de sa carrière cinématographique.
En fait, le réalisateur nous raconte à quel point tous ces soldats et leurs officiers ne pensaient qu'à la paix et étaient pétrifiés de peur à l'idée de mourir. Cela ne remet pas en cause leur patriotisme. Il se battent, pensent-ils, pour leur pays et pour l'Empereur et s'il faut mourir, il affronteront leur destin avec courage. Mais la peur est là, atténuée par un général profondément humain dont les élans sont dignes d'une tragédie grecque. Les personnages, comme les soldats de l'époque, sont jeunes, presque des enfants. Ils pensent à leur famille, à leur métier, à leurs amis qui, parfois, ironie du sort, sont américains.
La véritable tragédie du peuple japonais a été à l'époque de prendre pour argent comptant la propagande expansioniste de Tojo et de ne pas écouter les sages propos de l'Amiral Yamamoto avant Pearl Harbor : "la seule bataille digne d'être gagnée est celle que l'on n'a pas besoin de mener". Gagner la paix, tel était l'idéal des soldats, américains et japonais, d'Iwo Jima. Clint Eastwood nous montre à quel point cet idéal fut perverti. Le Japon historique nous montre que l'obéissance aveugle peut transformer l'ange en démon. Le démon était bien présent dans toute sa violence à Iwo Jima mais les Lettres que nous lit avec talent Clint Eastwood nous montrent qu'au coeur de cet enfer les hommes restent animés par le désir d'un monde meilleur. C'est un beau message pour notre monde et une parabole pour les générations futures : "aucune guerre ne mérite d'être gagnée ; notre impératif est, jour après jour, de gagner la paix". Merci Clint pour cette leçon d'humanité et merci à nos amis japonais d'être, avec lui, revenu sans complaisance sur ce moment tragique de leur Histoire pour mieux ancrer dans le coeur de leurs compatriotes ce qui fait aujourd'hui du Japon un pays fascinant et paisible !
La réponse est contenue dans une petite île de quelques kilomètres de long du nom d'Iwo Jima. Près de 20.000 soldats japonais y perdirent la vie ainsi que 7.000 américains. Mais confronté à la brutalité des chiffres, on ne saisit pas encore le secret qui fait d'Iwo Jima le coeur de cette énigme qu'est la folie meurtrière des hommes lancés dans la guerre totale. Le secret nous est révèlé par Clint Eastwood dans "Lettres d'Iwo Jima", film qui est sans doute le chef d'oeuvre le plus accompli de sa carrière cinématographique.
En fait, le réalisateur nous raconte à quel point tous ces soldats et leurs officiers ne pensaient qu'à la paix et étaient pétrifiés de peur à l'idée de mourir. Cela ne remet pas en cause leur patriotisme. Il se battent, pensent-ils, pour leur pays et pour l'Empereur et s'il faut mourir, il affronteront leur destin avec courage. Mais la peur est là, atténuée par un général profondément humain dont les élans sont dignes d'une tragédie grecque. Les personnages, comme les soldats de l'époque, sont jeunes, presque des enfants. Ils pensent à leur famille, à leur métier, à leurs amis qui, parfois, ironie du sort, sont américains.
La véritable tragédie du peuple japonais a été à l'époque de prendre pour argent comptant la propagande expansioniste de Tojo et de ne pas écouter les sages propos de l'Amiral Yamamoto avant Pearl Harbor : "la seule bataille digne d'être gagnée est celle que l'on n'a pas besoin de mener". Gagner la paix, tel était l'idéal des soldats, américains et japonais, d'Iwo Jima. Clint Eastwood nous montre à quel point cet idéal fut perverti. Le Japon historique nous montre que l'obéissance aveugle peut transformer l'ange en démon. Le démon était bien présent dans toute sa violence à Iwo Jima mais les Lettres que nous lit avec talent Clint Eastwood nous montrent qu'au coeur de cet enfer les hommes restent animés par le désir d'un monde meilleur. C'est un beau message pour notre monde et une parabole pour les générations futures : "aucune guerre ne mérite d'être gagnée ; notre impératif est, jour après jour, de gagner la paix". Merci Clint pour cette leçon d'humanité et merci à nos amis japonais d'être, avec lui, revenu sans complaisance sur ce moment tragique de leur Histoire pour mieux ancrer dans le coeur de leurs compatriotes ce qui fait aujourd'hui du Japon un pays fascinant et paisible !
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