07 novembre 2006

Jour d'élections aux USA


Le paysage électoral aux USA lors de l'élection de 1960Posted by Picasa

À l'heure où je publie ce message, nous ne connaissons pas encore le résultat des élections de mi-mandat aux USA. Mais je rève qu'il ressemble à celui représenté sur la carte ci-dessus. Il s'agit de la carte électorale qui a vu l'élection de J.F. Kenedy en 1960. Pour ce qui est d'aujourd'hui, on verra... Mais ce jour est l'occasion pour moi de republier mon article sur l'élection de 2004 tel qu'il fut publié par Ouest France le 11 février 2004. Il me paraît d'une actualité saisissante en ce jour :

"Il n’est pas dans la tradition qu’un directeur de technopole prenne publiquement la parole pour évoquer un sujet politique, qui plus est, de politique étrangère. Néanmoins, le citoyen que je suis a vécu ces derniers mois deux événements qui montrent à quel point nous sommes directement concernés par la prochaine élection présidentielle américaine.

Au mois d’Août dernier, alors que j’étais aux États-Unis pour participer au salon international de la réalité virtuelle (le Siggraph) qu’elle ne fut pas notre surprise, avec quelques collègues français, d’entendre deux vieilles dames croisées dans la rue dire : « Tiens… Des français… On les laisse encore entrer aux États-Unis ceux-là ! ». Très frappé par ces propos, je me suis souvent étonné, ces derniers mois, de l’incroyable performance de ce Président des Etats-Unis qui a permis une telle détérioration des relations entre deux pays qui, depuis 250 ans, n’ont jamais été ennemis…

Et puis, le temps et le sentiment d’impuissance aidant, je me suis résolu de n’y plus penser. Jusqu’à ce qu’une jeune américaine de 18 ans, originaire de l’État d’Iowa, reçue pour un an à Laval dans le cadre d’un échange international, me pose, il y a une semaine, la question suivante : « En novembre prochain je vais voter pour élire le futur Président des Etats-Unis, aides-moi à faire mon choix… ».

Voila, en substance, ce que je lui ai répondu : Tous ceux qui me connaissent savent que je suis plutôt conservateur et, en l’occurrence, je pense qu’il est fondamental de conserver les bonnes relations traditionnelles entre nos deux pays. Or, il y a aux États-Unis un homme politique dont la réputation de courage n’est plus à faire ; un sénateur démocrate qui connaît parfaitement l’Europe, parle plusieurs langues dont le français et qui est convaincu que le Président George W. Bush est responsable de la mise en œuvre de la politique étrangère « la plus arrogante et idéologique qu’ait jamais connu les États-Unis ».

Ce sénateur, c’est John F. Kerry… Bien plus que par l’identité de ses initiales avec celles de Kennedy, dans laquelle certains voudraient voir un signe, je suis frappé par la proximité entre cet homme et Jacques Chirac. John Kerry a appris le français sur les bords de la Rance (il est cousin germain de Brice Lalonde), Jacques Chirac perfectionna, quant à lui, son anglais sur les bords du Mississipi. Tous les deux préfèrent le contact direct, humain et chaleureux, aux grandes envolées médiatiques. Tous les deux cultivent le goût pour les civilisations lointaines. Tous les deux firent preuve d’un grand courage, alors qu’ils étaient soldats engagés dans la guerre, et sauvèrent la vie d’un homme au péril de la leur. Tous les deux sont des adversaires résolus de la peine de mort.

C’est pourquoi, il m’apparaît important aujourd’hui de suivre l’exemple de George Soros qui a déclaré, il y a quelques mois, « vouloir dépenser toute son énergie en 2004 à faire battre George Bush » et ainsi contribuer à l’élection de John Kerry. Oui, l’élection américaine nous concerne car elle peut être le point de départ d’une formidable alliance rénovée entre les deux principaux pays porteurs d’un message universel dans un monde multipolaire : la France et les États-Unis d’Amérique.


Continuant à parler à ma jeune amie américaine, j’ajoutai que ce que nous pouvons faire ici en France et même son propre bulletin de vote ne sont que deux gouttes d’eau dans l’Océan mais, comme le disait Mère Teresa : « Si l’Océan ne les avaient pas, elles lui manqueraient ». Alors oui, je le dis avec enthousiasme à nos amis américains, au cours des primaires qui vont venir et en novembre prochain : Votez Kerry !"